Etat de la formation continue en France et en Europe, un avenir à imaginer !
Le système de la formation professionnelle diffère d’un pays à l’autre, même si les 28 pays de l’Union Européenne cherche depuis de nombreuses années à harmoniser cette formation continue. C’est l’occasion de dresser un état des lieux de la formation professionnelle en France et de soulever les principales interrogations s’y rattachant.
La formation continue, une tendance de fond pour les entreprises européennes
Depuis sa création en 1971, Le Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) suit l’évolution et les tendances notamment en matière de formation professionnelle. Ces analyses sont intégrées à des études plus vastes encore réalisées au sein de l’Union Européenne. Après les grandes décisions européennes en matière de formation continue, la stratégie de Lisbonne en 2000 et « Europe 2020 » adoptée en 2010, les prochaines ambitions européennes ont fait l’objet d’une étude comparative du Céreq.
En France comme partout en Europe, les entreprises sont donc incitées à former des milliers de jeunes mais aussi leurs collaborateurs avec pour objectif : « la croissance économique, une plus grande compétitivité et une plus grande cohésion sociale ». Et cette stratégie fonctionne, puisque si 60 % des entreprises européennes organisaient des formations continues en 2005, ce pourcentage était de 73 % en 2015.
En France, près de 8 entreprises sur 10 (79 %) organisent des formations continues à destination de leurs collaborateurs.
La formation professionnelle en France et les tendances à court et moyen terme
La France reste dans la moyenne des autres pays européens, selon l’étude basée sur les chiffres de l’année 2015. Près d’un salarié sur deux suit ainsi une formation chaque année, et la durée de ces formations professionnelles s’établit en moyenne à 25 heures. La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel (2018) devrait permettre à la France de rattraper son retard par rapport aux autres pays européens sur les autres voies de formation :
- Conférences et séminaires,
- Formation en situation de travail,
- Accueil des apprentis,
En redoublant d’efforts pour l’alternance et l’apprentissage, le gouvernement français entend aussi renforcer l’attractivité de la formation traditionnelle classique, notamment en incitant les acteurs à recourir aux outils technologiques (e-learning, Blended Learning, …). Enfin, toutes les études soulignent l’importance des formations informatiques et bureautiques dans tous les pays européens. En France aussi, les formations numériques constituent une offre répondant à de multiples attentes, tant de la part des entreprises, qui veulent optimiser leur transformation digitale, que des salariés, qui cherchent à sécuriser leur parcours professionnel
Un contexte économique inédit pour renforcer l’offre de formation professionnelle
Au-delà de ces études, les spécialistes du secteur de la formation continue soulignent cette prépondérance des formations numériques et l’accélération de cette tendance à la suite de la crise sanitaire du coronavirus. La crise économique, induite par cette épidémie, a remis la question de la transformation digitale au cœur du développement économique de chacun de ces pays.
Les nouveaux usages des consommateurs, nés pendant la crise, se conjuguent ainsi avec la nécessité pour les entreprises de rationnaliser leurs dépenses (et donc augmenter leur compétitivité). Un double objectif, qui ne pourra être gagné, que si les collaborateurs des acteurs économiques gagnent en compétences pour satisfaire à ces nouvelles exigences. Plus que jamais, la formation continue est appelée à répondre à ce besoin de croissance. En revanche, les conditions sanitaires impliquent aussi d’imaginer de nouvelles formes de formations professionnelles, qui ne doivent pas disparaitre à chaque nouveau durcissement du protocole sanitaire. Des questions, qui doivent faire l’objet d’une nouvelle réflexion de l’Union Européenne dans les semaines et les mois à venir.