La formation continue plébiscitée par les entreprises et les salariés ?
Des autorités publiques aux travailleurs indépendants, en passant par les salariés et les entreprises, tous soulignent l’importance de la formation continue. Un jugement exprimé qui contredit cependant la réalité des chiffres. Pourquoi les action s de formation ne sont pas dispensées en plus grand nombre ? Une récente étude tente de décrypter cette distorsion.
La formation professionnelle continue, un levier essentiel et bénéfique reconnu de tous …
Toutes les études le confirment : la formation professionnelle est considérée comme :
- Un outil efficace et pertinent pour renforcer son employabilité et même initier une reconversion professionnelle pour les salariés,
- Un levier pertinent pour accompagner les collaborateurs dans leur montée en compétences et donc la hausse de la productivité du côté des entreprises.
Une récente étude, conduite par Lucca, un éditeur de solutions RH, confirme cette importance mise dans ces actions de formation. 85 % des salariés considèrent que la formation leur permet d’être plus efficace et productif au quotidien.
Près de 9 responsables des ressources humaines sur 10 (87 %) qualifient même cette formation continu e comme étant un enjeu stratégique. Plus de 7 dirigeants sur 10 (71 %) considèrent même que ces actions de formation proposées aux collaborateurs renforcent la fidélisation de ces derniers. Cette rétention des collaborateurs est d’autant plus importante en cette période de pénurie de talents. Qu’il s’agisse de formations courtes ou de reprise d’études, d’actions de formation conduite au sein même de l’entreprise ou de formation inter entreprise.
…et pourtant les actions de formation font défaut au sein des entreprises
Tous les acteurs (entreprises, salariés, autorités publiques, collectivités territoriales, …) reconnaissent donc l’utilité et même la nécessité de renforcer cette formation professionnelle continue. Ce sentiment partagé s’est encore renforcé depuis la crise sanitaire du coronavirus, qui a mis en évidence la pénurie de compétences dans certains cas mais aussi l’inadéquation entre celles affichées par les candidats et celles recherchées par les acteurs économiques.
Pourtant la réalité diffère de ce constat. Ainsi, si la quasi-totalité des chefs d’entreprise reconnait cette nécessité quand il s’agit de leurs collaborateurs, ils sont plus de 8 sur 10 (85 %) à ne pas avoir cédé aux atouts de la formation professionnelle en 2017 (étude conduite par la Fédération de la formation professionnelle). Et lorsque l’on étudie la réalité des actions de formation dispensées en 2022, on constate qu’un salarié sur 3 n’a pas suivi de formation professionnelle.
Cette distorsion entre la perception (importance de la formation continue) et la réalité constatée met en exergue 3 postes d’explication :
- Une opacité et une communication défaillante en ce qui concerne les aides de l’Etat et la multiplication des dispositifs de financement,
- Le manque de communication des entreprises sur les droits et les offres de formation proposées
- Une gestion de la formation jugée inefficace car incapable de mesurer précisément l’impact de ces actions de formation/
Pourtant, l’étude souligne l’importance de réagir pour permettre aux entreprises comme aux salariés de pouvoir profiter pleinement des dispositifs déjà existants : « Dans un contexte de guerre et de pénurie des talents, la gestion des compétences est un levier sous-estimé de compétitivité par les entreprises. Or, la formation professionnelle est opaque à presque tous les niveaux : aides, financement, formations disponibles dans les entreprises. »