Pourquoi la formation professionnelle est considérée comme une priorité nationale ?
La formation continue figure parmi les principaux leviers ciblés par le gouvernement pour accompagner le retour au plein-emploi. Cela implique cependant de bien cibler les actions de formation nécessaires et utiles, tout en protégeant les solutions de financement déjà mises en œuvre.
Sécuriser le financement de la formation professionnelle pour accompagner la montée en compétences des salariés
Différents spécialistes et économistes ont mis en lumière les problématiques liées au financement de ces actions de formation. La Cour des Comptes a également pointé l’envolée des coûts en s’interrogeant sur la pertinence de certaines actions de formation (permis de conduire, langues étrangères, …) par rapport aux besoins exprimés de la part des entreprises et autres acteurs économiques. Toujours est-il, que le gouvernement, dans sa politique visant à atteindre le plein emploi, a réaffirmé l’importance qu’il entendait donner à la formation professionnelle.
Non seulement cette dernière doit permettre aux salariés de s’adapter aux changements de société (actuels et à venir), mais elle doit aussi désormais s’inscrire dans la lignée de la formation initiale des salariés. Aussi, le financement de la formation professionnelle continue a-t-il été sanctuarisé pour 2023 et 2024. L’idée d’une participation des apprenants à hauteur de 30 % du montant des formations concernées a ainsi été rejetée pour l’année 2024, puisque le principe de facilité de mise en œuvre et de lisibilité des dispositifs doit primer aux yeux des autorités publiques.
Inciter les salariés à se former pour acquérir des compétences recherchées par les entreprises
En revanche, si le gouvernement entend maintenir ses efforts pour faire de la formation continue un véritable levier pour gagner en compétences, il entend également rester à l’écoute des problématiques rencontrées par les entreprises elles-mêmes. Ces dernières sont de plus en plus nombreuses à rencontrer des difficultés pour recruter de nouveaux collaborateurs.
Ces difficultés peuvent s’expliquer de multiples manière même si une raison concentre la majorité des critiques : le manque de compétences directement mobilisables par les candidats. En d’autres termes, les entreprises pointent l’inadéquation entre les profils des candidates et des candidats et les fiches de poste pour lesquels ces entreprises recrutent.
Les actions de formation devraient alors, selon ces entreprises, se concentrer sur l’acquisition de ces compétences « manquantes » sur le marché du travail. Les formations numériques et / ou bureautiques concentrent une grande partie de ces attentes. En effet, depuis la crise du coronavirus (qui a impliqué une accélération de la transformation numérique), la maitrise des outils bureautiques d’une part et la bonne appréhension des grands principes régissant cette transformation numérique d’autre part sont pointées comme figurant parmi la liste de ces compétences difficiles à acquérir en entreprises.
Anticiper les transformations en adaptant le parcours de formation de tous les actifs
Parce que cette transformation impacte tous les secteurs d’activité et tous les métiers (les métiers directement liés au numérique mais aussi tous les autres emplois impactés par la digitalisation), le gouvernement entend faire de ces besoins de formation numérique une priorité. C’est pourquoi, depuis le début de l’année 2024, tous les acteurs se sont regroupés pour élaborer un Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences (EDEC) Numérique Prospective 2025.
Il s’agit dans un premier temps de lister précisément les compétences, dont les entreprises auront besoin à moyen terme (3 ans) pour conduire cette transformation. Dans un second temps, cette anticipation sera la base pour élaborer un plan de formation, qui pourra être transposé aux PME et aux TPE : Compte personnel de formation, plan de développement des compétences, préparation opérationnelle à l’emploi (POE), … tous les dispositifs de formation continue devront à terme prendre en compte ces grandes orientations pour rendre la formation professionnelle continue encore plus efficiente.