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La formation continue : Quels objectifs prioriser ?

 La formation continue : Quels objectifs prioriser ?

Si tous les acteurs s’accordent à souligner l’importance capitale de la formation professionnelle, tous s’interrogent également sur le mode de sélection des actions de formation à privilégier. Faut-il s’inspirer des attentes des entreprises ? Ou privilégier les aspirations des apprenants ? 

La formation professionnelle : épanouissement personnel ou booster son employabilité ? 

Inutile de revenir sur le succès populaire que représente le Compte Personnel de Formation (CPF). Les actifs français se sont emparés de cet outil destiné à « choisir librement son avenir professionnel ». Si le nombre de demandes d’actions de formation ne cesse de progresser – et la mise en place d’une participation forfaitaire de 100 € ne semble pas inverser significativement la tendance -, force est de constater que de plus en plus d’acteurs concernés soulignent les problèmes et / ou les incompréhensions entre les actions de formation choisies par les apprenants et celles que recherchent, en priorité, les entreprises. Choisir de passer son permis de conduire, décider de se former à l’utilisation d’Excel, …, constituent-ils des choix pertinents, quand certains secteurs d’activité sont confrontés à des pénuries de talents ? La question est posée, soulevant alors le débat autour de la liberté de choix de son parcours de formation. Dans l’absolu, toutes les actions de formation servent l’employabilité des apprenants. Mais cette employabilité doit-elle s’imposer comme le critère prédominant ? En d’autres termes, doit-on mesurer la pertinence d’une formation continue à sa capacité à renforcer les possibilités d’évolution et / ou de reconversion professionnelle pour l’apprenant ? 

Choisir une action de formation bénéfique à son avenir professionnel : Pourquoi, comment ? 

Lorsqu’un apprenant décide d’engager un projet de reconversion professionnelle, les débats sont plus clairs. En effet, l’apprenant doit alors acquérir les connaissances et les compétences précises, que suppose sa future activité. Le projet de transition professionnelle répond à ces attentes spécifiques, impliquant de franchir les différentes étapes l’organisant. 

D’un autre côté, lorsqu’un actif souhaite utiliser ses droits à la formation, droits convertibles en euros sur le Compte personnel de Formation, comment peut-il évaluer précisément l’incidence de cette action sur sa capacité çà satisfaire aux nouvelles attentes de son employeur (en termes de compétences, de savoir-faire, …) ? La question est plus difficile et soulève bien des questions. Faut-il que l’entreprise soit partie prenante dans la co-construction du projet de formation, en définissant les compétences souhaitées pour l’avenir ? Dans ce cas-là, que restera-t-il du principe originel ayant conduit à l’instauration du CPF : la liberté de choix ? 

Faire de la formation continue un levier d’efficacité personnelle et de compétitivité globale 

D’un côté, les apprenants aspirent à acquérir de nouvelles compétences, à s’expérimenter à de nouveaux savoir-faire. Le plus souvent, ces derniers sont en lien direct avec leur activité professionnelle. Parfois, le rapport peut apparaitre plus indirect et moins rapidement saisissable. 

D’un autre, les entreprises identifient les compétences dont elles auront besoin pour leur développement. C’est sur ces bases, qu’elles élaborent notamment leur plan de développement des compétences. 

Enfin, ambitieuses de parvenir à l’objectif du plein emploi, les autorités publiques multiplient les dispositifs visant à concilier ces deux tenants présidant à la formation continue en France. De la validation des acquis de l’expérience (VAE) au dispositif Pro-A, ces dispositifs visent à améliorer et renforcer la compétitivité générale de l’économie française. Certains répondent à des situations particulières, notamment lorsqu’il s’agit de former des apprenants pour qu’ils puissent occuper tel ou tel emploi. (La préparation opérationnelle à l’emploi fait partie de ces mécanismes). 

Naturellement, dans cette situation politique complexe, que la France traverse, et en période de rigueur budgétaire, cette nécessité d’optimiser l’efficience de la formation continue va s’accentuer, conduisant naturellement les apprenants à se rapprocher des employeurs (entreprises) pour décider ensemble des parcours de formation les plus pertinents.