Les salariés, les nouveaux responsables de leur formation continue
Un projet de reconversion professionnelle, et voilà le salarié en quête d’informations sur les certifications disponibles, les organismes de formation accessibles. Et pourtant, la formation continue relève désormais aujourd’hui, et plus encore demain, des salariés eux-mêmes, qui sont appelés à prendre en main leur avenir professionnel.
Sans surprise, de nombreuses études soulignent à quel point la volonté de vouloir changer de métier concerne presque tout le monde. Ainsi 90 % des actifs français admettent avoir pensé à un projet de reconversion professionnelle au cours des dernières années. En revanche, moins d’un salarié sur 3 passe à l’acte puisque 30 % seulement des salariés s’engagent réellement dans une formation professionnelle certifiante. En revanche, ces mêmes actifs, qui ont osé franchir le pas, se déclarent pleinement satisfaits de leur choix (63 %). Cela démontre bien, que vouloir réorienter sa carrière professionnelle répond à une véritable attente du côté des salariés. Du côté des entreprises, les recruteurs s’enthousiasment, eux-aussi, pour cette montée en compétences de leurs propres collaborateurs. Appelés à se multiplier dans les années à venir et même à se généraliser, ces projets de reconversion professionnelle doivent, aux termes des différentes lois adoptées ces dernières années, accompagner la révolution du marché du travail. En revanche, si tous les spécialistes s’accordent à reconnaître que la formation continue demeure aussi essentielle que la formation initiale des salariés, ils se rejoignent également pour souligner que les salariés eux-mêmes doivent prendre une part plus importante encore dans ce processus de reconversion.
Les parcours professionnels sont déjà de moins en moins linéaires, et l’acquisition de nouvelles compétences reste une des priorités pour chaque collaborateur. Que ce soit pour évoluer ou pour changer de métier, les salariés doivent alors faire preuve de discernement et d’auto-analyse. C’est à eux, et non pas à l’entreprise, qu’il reviendra de se positionner quant à leur valeur ajoutée en fonction des tâches effectuées. Tous les actifs de demain ne sont pas appelés à devenir des Data Scientist ou des ingénieurs experts de la Blockchain. En revanche, tous se doivent de cultiver et développer une culture digitale, permettant, à elle seule, de révéler les compétences jusque là inexploitées. Le salarié, cherchant à réorienter sa carrière professionnelle, doit donc endosser le costume du responsable du bilan de compétences. C’est au salarié lui-même, qu’il appartiendra également de s’auto-former notamment pour ne pas se laisser dépasser par les innovations techniques et technologiques. Cette auto-formation pose problème, notamment en ce qui concerne le temps qui lui est consacré mais aussi pour tout ce qui relève de son financement. Cette nécessité de s’investir davantage dans son propre parcours de formation continue répond aux exigences de celles et ceux, qui envisagent de changer d’employeur pour exercer un nouveau métier, mais elle n’est pas étrangère non plus, à tous les salariés ayant choisi la voie de l’évolution interne.
Mais au sein même d’une entreprise, les collaborateurs de cette dernière ne vivent pas le même quotidien. Ainsi, les salariés dits sédentaires sont souvent opposés aux équipes terrains. Si les missions des deux types de collaborateurs diffèrent, leurs objectifs restent identiques puisque tous participent au développement de l’entreprise. En revanche, les uns peuvent espérer vouloir évoluer vers un emploi proposé par les autres. Vouloir rejoindre la force vive de son entreprise en intégrant l’équipe terrain peut ainsi motiver les employés de bureau. Ces ambitions individuelles soulignent l’importance du travailler-ensemble. Car une évolution internet ou un projet de reconversion professionnelle au sein de la même entreprise deviennent de plus en plus fréquents. Les salariés doivent alors pouvoir compter sur des formations inter-entreprise ou intra-entreprise, et que le projet bénéficie ou non du soutien de l’employeur, cette reconversion en interne repose toujours sur une volonté de gagner en compétences de la part du collaborateur. En revanche, ce dernier doit apprendre à se positionner et à se préparer avec une aide extérieure réduite, contrairement à un parcours plus conventionnel de mobilisation du congé de transition professionnelle.
C’est donc bien le salarié, qui est appelé à prendre en main ses projets de formation professionnelle. Bien que de nouveaux dispositifs comme le renforcement du Compte Personnel Formation soit à la disposition de chacun et chacune, le futur apprenant doit aussi accepter de devenir auto-formateur, condition indispensable pour pouvoir envisager plus sereinement son avenir professionnel. Et vous, avez-vous conscience que votre avenir professionnel dépend avant tout de votre capacité à vous évaluer et à vous former ?
La reconversion professionnelle, une ambition pour la majorité, une réalité pour les plus ambitieux
Quand les salariés en reconversion doivent aussi être des formateurs
Quand les projets de réorientation professionnelles se font d’abord en interne