Pourquoi la formation professionnelle va continuer à évoluer ?
La formation continue s’est profondément transformée en quelques années, poursuivant sa quête principale : l’employabilité des actifs. Et cela devrait se poursuivre ces prochaines années, tant la question des compétences s’impose comme centrale sur le marché de l’emploi, tant aujourd’hui que dans les années à venir.
La formation professionnelle, de multiples réformes pour un objectif unique : l’employabilité
Depuis plusieurs décennies, la formation continue constitue un enjeu de taille pour les gouvernements successifs. Pour bien le comprendre, il suffit d’observer la multiplication des réformes qui se succèdent à un rythme effréné. La dernière en date, la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel de 2018, traduit parfaitement cette ambition, puisqu’elle définit elle-même son objectif principal :
« Rendre les actifs acteurs de leur projet professionnel en les rendant plus autonomes » Pour autant, qu’il s’agisse de s’adresser aux employeurs, notamment par le biais du plan de développement des compétences, ou aux actifs, à travers le renforcement du dispositif instauré par le Compte Personnel de Formation (CPF), la réforme vise donc avant tout à augmenter l’employabilité. Pour y parvenir, les compétences sont devenues l’élément central de cette stratégie de la formation professionnelle. Permettre aux salariés d’acquérir les compétences les plus recherchées par les entreprises, voilà donc l’esprit même de cette réforme (mais aussi de toutes celles qui l’ont précédée).
Former les salariés et les actifs pour le marché de l’emploi de demain
Ce marché du travail, dominé par les compétences, représente des difficultés supplémentaires à surmonter. En effet, selon le récent rapport de Dell et de l’Institut du futur, 85 % des emplois de 2030 n’existeraient pas encore aujourd’hui. Et ces nouveaux métiers impliquent nécessairement de nouvelles compétences, encore plus spécifiques et exigeantes. C’est donc bien aujourd’hui, que les acteurs de la formation professionnelle doivent se préparer pour être en mesure de satisfaire à ces nouveaux besoins. Une réponse, qui ne doit pas occulter également les carences actuelles d’un système trop longtemps concentré sur les fiches-métiers plutôt que sur les compétences. Ainsi, selon les études de Pôle Emploi, 300.000 offres d’emplois ne seraient pas pourvues chaque année en France, faute de compétences.
On comprend mieux, dans ce contexte, que la formation continue représente non seulement un levier pour gagner en efficacité et en productivité (pour les entreprises) mais aussi une action fondamentale pour accompagner la transformation de notre économie (pour les gouvernements). Cette nouvelle nécessité conduit également à un changement d’approche, rendant le modèle traditionnel (un sachant face à plusieurs apprenants dans une salle de formation) moins efficace et faisant émerger de nouvelles formes pour acquérir compétences et savoir-faire.
E-learning, « Learning by Doing », « formation ouverte et/ou à distance », … des innovations au service de l’efficacité
Si se former à ces nouvelles compétences, et on peut souligner la prédominance de la Tech (transformation numérique) et de l’environnement (Transition écologique), est essentielle pour les entreprises, elle l’est tout autant pour les salariés, comme le rappelait le premier Ministre :
« (…) dans une économie qui évolue très vite, le développement des compétences est la meilleure des protections pour garder, trouver ou retrouver un emploi. »
Cela implique nécessairement d’adapter les formations professionnelles aux contraintes actuelles d’un marché de l’emploi de plus en plus contraint. Les formations courtes sont privilégiées pour pouvoir se concentrer sur les points les plus essentiels, quitte à délaisser une approche plus académique. Ces formations ont dû également être plus opérationnelles, en permettant aux apprenants de mobiliser leurs nouvelles compétences dès leur sortie de formation. Tout cela a conduit à la multiplication des formes d’apprentissage. Le e-learning a ainsi pu permettre de supprimer les contraintes matérielles de la formation professionnelle (déplacement, hébergement, ….), alors que les acteurs de la formation s’engagent dans un nouveau processus, visant à concilier les attentes de chacune des parties, comme notamment avec les certifications professionnelles (les compétences visées répondant alors à celles recherchées par les professionnels d’un secteur d’activité).
On le constate, la formation continue des actifs a connu de profondes évolutions au cours de ces dernières années, devant ainsi s’adapter à ces révolutions de nos sociétés modernes (le numérique est souvent présenté comme une véritable révolution industrielle). Et il sera nécessaire d’aller plus loin et plus vite encore, puisque la crise sanitaire du coronavirus a souligné les carences encore visibles du système actuel.