Faire de la VAE un levier efficace pour la promotion / reconversion professionnelle
Si la formation professionnelle continue apparait toujours comme un des principaux leviers pour renforcer promotion et reconversion professionnelle, les autorités publiques ambitionnent également de renforcer la place d’un dispositif trop méconnu des acteurs concernés : la validation des acquis de l’expérience (VAE)
La validation des acquis de l’expérience, quand l’expérience professionnelle vaut formation
Élaborée et entrée en vigueur depuis 2002, la validation des acquis de l’expérience (VAE) permet aux actifs de monter en compétences et/ou en niveau de formation en s’appuyant sur leur expérience professionnelle. Le parcours s’inscrit pleinement dans le cadre de la formation professionnelle continue.
Malgré tous les efforts déployés par les autorités publiques pour promouvoir cette VAE auprès des principaux concernés (les salariés), force est de constater que les résultats ne sont pas à la hauteur des ambitions. Bien qu’il existe un site dédié à ce parcours pour se former grâce à son expérience professionnelle, les entreprises comme les salariés méconnaissent ce dispositif.
La priorité donnée aux compétences (par les pouvoirs publics d’une part mais aussi et surtout par les entreprises d’autre part) plaide pourtant pour cette obtention d’un diplôme, d’un titre certifié au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) ou d’un certificat de qualification professionnelle.
C’est pourquoi, le gouvernement a décidé de promouvoir cette validation des acquis de l’expérience, quitte à devoir réformer certains aspects du dispositif.
LA VAE, un levier pour atteindre le plein-emploi dès 2027
Tout juste réélu président de la République, Emmanuel Macron affichait, dès juin dernier, son objectif pour la France : atteindre le plein-emploi avant la fin du quinquennat.
La VAE doit participer à cette ambition publique, et les autorités planchent donc sur une refonte du dispositif, en s’appuyant sur un rapport, rédigé par 3 spécialistes de la formation continue (Claire Khecha, David Rivoire et Yanic Soubien).
En la matière, les ambitions sont clairement affichées, puisque Carole Grandjean, ministre déléguée de l’Enseignement et de la Formation professionnels déclarait aux Échos :
« Nous voulons passer à 100.000 parcours par an d’ici à cinq ans, soit trois fois plus qu’en 2021 »
Le principal changement envisagé concerne la nature même du parcours du salarié s’engageant dans une telle reconnaissance de ses compétences. Aujourd’hui, les observateurs évoquent un « parcours sanction », que chacune ou chacun doit surmonter seul (ou quasiment).
La réforme doit conduire à l’élaboration d’un « parcours accompagné », au cours duquel consultants et spécialistes pourront assister le ou la candidat(e). Si l’idée apparait simple, elle nécessite néanmoins de nombreux ajustements légaux, notamment en ce qui concerne les jurys spécialisés dans cette VAE. Les objectifs poursuivis par cette réforme sont multiples :
- Mieux faire connaitre le dispositif ;
- Simplifier les modalités de la VAE en réduisant significativement les délais,
- Ouvrir la VAE à toutes les compétences et à tous les parcours,
- Réduire de manière significative le taux d’abandon
Des expérimentations de ce nouveau dispositif sont en cours, et les premiers résultats sont, à en croire les autorités publiques, encourageants.
On peut donc légitimement et raisonnablement penser, que la réforme espérée pourrait être déployée dans les prochaines semaines, pour rendre la validation des acquis de l’expérience comme un levier plus efficace en ce qui concerne la promotion professionnelle ou même la reconversion.