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Comment les actifs jugent la formation professionnelle en France en 2022 ?

 Comment les actifs jugent la formation professionnelle en France en 2022 ?

Depuis la dernière réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle, le dispositif a replacé au cœur du système chaque actif. Il est donc normal, que pour évaluer l’efficacité de ces transformations, la parole leur soit donnée.

Les actifs s’emparent (enfin) de la formation professionnelle

Le 2 février dernier, un rapport de l’Assemblée Nationale était présenté pour dresser une évaluation globale de la loi de 2018 pour la « liberté de choisir son avenir professionnel ». Dans le même temps, l’Institut de sondage BVA réalisait un sondage pour connaître le ressenti et les sentiments des actifs français sur leur système de formation continue. Il résulte de la lecture de ces deux sources, que les Françaises et les Français se sont pleinement emparés des différents dispositifs existants depuis la survenue de la crise sanitaire.

1 actif sur 3 a suivi une action de formation en 2021

En 2021, 31 % des actifs avaient suivi une formation au cours des douze derniers mois. Bien que ce chiffre soit en légère hausse, il ne traduit pas à lui seul cette appropriation du Compte Personnel de Formation (CPF) et des autres mesures destinées à former les salariés français.

Devenir acteur de son parcours de formation, une ambition admise et comprise

Qu’il s’agisse de formation longue en présentiel ou d’actions de formation en Blended Learning, que ce soit pour une formation numérique ou pour une formation pour l’apprentissage d’une langue étrangère, le sondage souligne qu’il reste des efforts à faire pour que toutes les catégories d’actifs soient concernées par ce changement. Ainsi, en 2021, les actions de formation se concentraient parmi les cadres (43 %) d’une part et chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans d’autre part (43 %).

6 apprenants sur 10 ont décidé eux-mêmes de leur parcours de formation en 2021

Il s’agit probablement de l’enseignement essentiel à retenir de ce sondage. 60 % des actifs ayant suivi une formation en 2021 l’ont fait de leur propre initiative. C’est une conséquence directe des efforts déployés pour la prise en main du CPF mais aussi des initiatives prises par les autorités publiques et les collectivités locales pour faire connaitre ces alternatives à un système de formation plus conventionnel. Bien évidemment, les conséquences de la crise sanitaire ont-elles-aussi participé à cette appropriation de ces dispositifs, que ce soit en faisant naitre des besoins chez les actifs ou en leur libérant du temps. 

Des pistes pour optimiser les mécanismes de formation pour les années à venir

Le succès du CPF et plus généralement de la formation professionnelle continue doit être confirmé après deux années de crise sanitaire. De nombreuses pistes ont déjà été avancées par les autorités publiques d’une part et par les partenaires sociaux d’autre part. En revanche, les réponses des personnes sondées par BVA illustrent elles-aussi deux pistes majeures d’évolution.

2 actifs sur 3 estiment ne pas avoir besoin de formation

Lorsqu’on les interroge, 66 % des actifs estiment ne pas avoir besoin de compétences supplémentaires. Or, la réalité du marché du travail atteste du déficit de compétences notamment en ce qui concerne les outils bureautiques et les savoir-faire numériques. Des compétences nouvelles, qu’il faut réussir à intégrer dans le socle des connaissances indispensables pour sécuriser son parcours professionnel.

La seconde raison, revenant le plus, s’agissant de l’explication d’une absence de formation repose sur l’aspect financier de ces actions d’apprentissage. Bien souvent, le Compte Personnel de Formation ne suffit pas à couvrir l’ensemble des frais à engager, et ce déficit peut freiner les populations les plus fragiles. Des discussions sont en cours, depuis plusieurs mois, pour élaborer un système d’abondement (de l’employeur) plus généreux, afin de surmonter cette difficulté. D’un autre côté, permettre aux employeurs de s’engager plus activement dans le dispositif de formation pourrait également conduire à plus de co-construction des parcours de formation. Une conséquence contraire à l’esprit même de la loi de 2018.