La reconversion professionnelle, un projet au long cours, une somme d’actions de formation continue
Pendant longtemps, on a considéré les projets de reconversion comme étant des parcours atypiques dans le domaine de la formation professionnelle. Aujourd’hui, changer de métier s’impose comme une évidence pour de nombreux actifs. Aussi, la reconversion doit être envisagée de manière plus globale, conduisant ainsi à considérer chaque action de formation comme un élément constitutif de ces changements.
Le projet de transition professionnel, une voie privilégiée pour accompagner les transformations du marché du travail
Les autorités publiques ont multiplié les efforts pour renforcer l’efficacité des multiples dispositifs de formation continue. En effet, permettre à tous les actifs de monter en compétences représente aujourd’hui une priorité, à un moment où ces actifs doivent affronter la transformation numérique et faire face à la transition écologique. Ces montées en compétences, nécessaires aussi bien pour l’entreprise (productivité et compétitivité) que pour les salariés (parcours et évolution professionnelle), ne sont cependant pas suffisantes pour répondre aux nouvelles attentes des acteurs économiques.
Les spécialistes ne s’accordent pas toujours sur des chiffres précis, mais tous soulignent qu’une grande part des métiers de demain n’existent pas encore aujourd’hui. En d’autres termes, les actifs devront apprendre ces nouveaux métiers non pas au cours de leur formation initiale mais en s’appuyant sur les actions de formation continue. C’est pour cette raison, que le gouvernement s’efforce de faciliter l’accès au PTP, un acronyme pour Projet de transition Professionnelle.
La transition professionnelle et le PTP, s’adapter aussi aux évolutions des méthodes de travail
Acquérir ces compétences, qui sont appelées à devenir essentielles dans les années à venir, ne constitue pas la seule finalité des parcours de transition professionnelle. Ces derniers doivent également conduire les apprenants à s’adapter aux nouvelles méthodes de travail. Les mutations de ces dernières se sont accélérées et amplifiées depuis la crise sanitaire du coronavirus.
En effet, le lien physique entre les salariés et leur entreprise s’est distendu, notamment sous l’effet de la généralisation du télétravail. Cela a engendré des conséquences sur la manière d’aborder les missions à conduire, en imaginant de nouvelles formes d’interactions et de relations professionnelles.
S’engager dans des actions de formation numérique représente autant un enjeu d’employabilité (ces compétences technologiques s’avèrent nécessaires pour satisfaire aux exigences des acteurs économiques) qu’un objectif d’opérationnalité optimale (maitriser les nouveaux outils de collaboration à distance apparait être indispensable pour de plus en plus de professionnels).
Alors que les nouvelles générations apprennent, au cours de leur formation initiale, ces nouveaux codes, bon nombre d’actifs actuellement en poste doivent encore s’y former notamment lorsqu’ils envisagent de changer de métier ou d’entreprises.
La formation continue, une levier pour optimiser la réussite des PTPS ?
Qu’on le désigne sous l’acronyme PTP ou que l’on évoque le CPF de transition, ces parcours de reconversion (en termes de formation continue) apparaissent donc comme une action de formation à part entière. Succédant à l’ancien congé individuel de formation (CIF), ce parcours de reconversion est aujourd’hui encadré (la création du Conseil en évaluation professionnelle (CEP) illustre cette ambition d’encadrement).
Si l’initiative d’une telle reconversion peut toujours résulter de l’initiative de l’apprenant, elle peut aujourd’hui découler de la décision d’une autorité publique (Pôle Emploi, Collectivité territoriale, …) voire d’une entreprise. Parce que les compétences (numériques, bureautiques, …) sont transverses et concernent tous les métiers et tous les secteurs d’activité, parce que les évolutions des méthodes de travail se généralisent à l’ensemble de l’économie, la reconversion professionnelle apparait alors comme la somme de multiples actions de formation, chacune d’entre-elles étant conduite pour une finalité bien définie. Le parcours de formation continue a donc tendance à être considéré sur un temps plus long qu’autrefois, et de manière plus globale.
Suivre une formation continue dans le domaine de la bureautique peut répondre à une attente d’un employeur, tout en permettant à l’apprenant de se doter de nouvelles compétences pour envisager à moyen terme une réorientation professionnelle. C’est cet aspect durable et continue de la transition, que le gouvernement entend renforcer dans les mois et les années à venir.