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Rigueur budgétaire : Une menace pour la formation professionnelle ?

 Rigueur budgétaire : Une menace pour la formation professionnelle ?

Les récentes décisions du gouvernement ont officialisé des réductions importantes de crédit consacrés jusque-là à la formation professionnelle et à l’apprentissage. Des mesures, qui devraient cependant rester limitées dans leurs effets, tant le gouvernement se dit prêt à réagir à tout dysfonctionnement. 

Se former pour optimiser son parcours professionnel et satisfaire à l’intérêt général du pays 

Depuis quelques années, des efforts considérables ont été déployés pour rendre la formation professionnelle d’une part et l’apprentissage d’autre part plus efficient. Cette tendance s’est fortement accrue pendant la crise sanitaire du Covid-19, dans la mesure où les pouvoirs publics ont soutenu cette voie de la formation pour permettre aux actifs de « profiter » de cette période si singulière pour acquérir de nouvelles compétences. De manière plus générale, si la voie des études en alternance devait devenir une voie d’excellence, la voie de la formation professionnelle devait répondre à l’ambition d’une société de compétences.

Permettre à chacun de pouvoir acquérir les compétences et les connaissances, recherchées par les acteurs économiques. Cela devait non seulement permettre de renforcer les politiques d’insertion mais aussi de participer à l’objectif du plein-emploi, affiché depuis plusieurs mois par le gouvernement. En effet, alors que le plein-emploi est devenu un objectif réaliste à court ou moyen terme, de nombreuses entreprises expriment leurs difficultés à trouver les profils recherchés, faute de compétences disponibles sur le marché. En d’autres termes, il faut former davantage les personnes en recherche d’emplois afin qu’elles puissent satisfaire à ces recherches. C’est un enjeu d’importance, puisque cela conditionne le développement économique des années à venir. 

La formation professionnelle et l’apprentissage, menacés pour des raisons budgétaires ? 

S’inscrire, par le biais de son Compte Personnel de Formation (CPF), à une action de formation numérique, ou profiter du plan de développement des compétences, élaboré par son entreprise, doit non seulement permettre de renforcer son employabilité mais aussi d’optimiser la suite de son parcours professionnel. Si toutes ces mesures ont attesté de leur pertinence au cours de ces derniers mois, elles sont cependant remises en cause, depuis quelques semaines, rigueur budgétaire oblige. En effet, le gouvernement cherche à réduire les dépenses de l’Etat et la formation professionnelle mais aussi l’apprentissage sont directement impactés. Différentes mesures sont d’ores et déjà actées. 

Ainsi, à compter de ce 1er mai, la signature d’un contrat de professionnalisation n’entraînera plus le versement de l’aide de 6.000 €, qui avait été décidée au plus fort de la crise du coronavirus.  Pourtant, cette aide avait été prolongée jusqu’au 31 décembre 2024 (décret du 30/11/2023). Le gouvernement souhaite, que les entreprises restent mobilisées même avec la disparition de cette aide, qui reste toujours d’actualité pour les contrats d’apprentissage. C’est un pari sur l’avenir de l’alternance qui est fait, d’autant plus que ces études en alternance sont fortement plébiscitées par les étudiants comme par les entreprises. 

Du côté de la formation professionnelle, cette rigueur budgétaire a conduit le gouvernement à instaurer un reste à charge pour le compte personnel de formation, dans le but de diriger les apprenants vers des formations réellement bénéfiques à l’économie française. Une réduction des crédits alloués au FNE Formation a elle-aussi été actée officiellement. 

Prolonger l’acquisition de nouvelles compétences, une priorité nationale ? 

Toutes ces mesures, compréhensibles sur un plan budgétaire, peuvent interroger quant à l’avenir de la politique nationale en matière de formation professionnelle. Les entreprises resteront-elles engagées pour accueillir les alternants de moins de 30 ans après le 1er mai ? Les acteurs économiques sont-ils prêts à compenser en partie ce désengagement de l’Etat pour financer la nécessaire montée en compétences de leurs collaborateurs (transformation numérique, transition écologique, …) ? 

Les ministres concernés ont déjà déclaré, que tout serait fait pour réagir rapidement en cas de défaillance du système. Les politiques de formation en entreprise comme les envies de chacune et de chacun à se former seront donc scrutées en détail dans les prochaines semaines pour analyser les réactions face à ces mesures de réduction des dépenses.