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Comment financer sa reconversion professionnelle ?

 Comment financer sa reconversion professionnelle ?

Changer de métier représente une ambition partagée par un nombre toujours plus important d’actifs.  Le financement de la formation mais aussi la rémunération pendant toute la durée de celle-ci peuvent représenter des obstacles, bien que des solutions répondent à presque toutes les situations.

Changer de métier, les actifs plébiscitent la reconversion professionnelle

Les deux dernières années, principalement marquées par la crise sanitaire du coronavirus, ont profondément perturbé le domaine de la formation continue. En revanche, elles ont également amplifié une tendance qui connait une progression constante depuis des années : changer de métier. En effet, un salarié sur 3 (33 %) souhaitait changer de métier entre 2015 et 2019.[1]  En revanche, seul 1 sur 10 (9.5 %) réussissait, dans le même laps de temps, à changer de métier. Toutes les études, dont celle réalisée par France Compétences[2], soulignent que ces ambitions de reconversion professionnelle se sont multipliées depuis le début de la crise sanitaire, principalement pour deux raisons :

  • Les mutations du marché du travail s’accélèrent, avec de nouveaux besoins alors que certains métiers disparaissent,
  • Les aspirations des actifs à vouloir « trouver du sens » à leur activité professionnelle, avec des réflexions nées au cours des confinements et autres couvre-feux, liés à la crise sanitaire.

En revanche, si les actifs sont de plus en plus nombreux à vouloir se former pour changer de métier, le nombre de celles et ceux, qui passent à l’acte, évolue bien moins rapidement. Il existe de nombreux freins à initier une reconversion professionnelle, et la question du financement de cette formation constitue l’une des principales d’entre-elles. Pourtant des solutions existent quelle que soit la situation concernée.

CPF ou PTP, des outils mobilisables pour se former en vue d’une reconversion professionnelle

Pour les salariés, les agents de la fonction publique comme pour les indépendants, le Compte Personnel de Formation (CPF) peut être mobilisé pour s’engager dans une formation certifiante et/ou qualifiante. Changer de métier peut ainsi impliquer plusieurs formations successives, des formations métier mais aussi des formations numériques ou des formations en langue. Il sera alors possible de financer tout ou partie de ces formations par le CPF

Remplaçant le Congés Individuel de Formation (CIF), le Projet de Transition Professionnelle (PTP) peut aussi être déployé. La formation pour changer de métier pourra alors être prise en charge (en totalité ou en partie), ainsi que le maintien de la rémunération après la saisine de la Commission paritaire interprofessionnelle de votre région.

Ces voies conventionnelles pour changer de métier peuvent se révéler insuffisantes ou inadaptées dans certaines situations.

Pro-A, pour changer de métier sans changer d’entreprise

Il est également possible de changer de métier tout en restant au sein de la même entreprise. Le dispositif Pro-A ouvre cette opportunité aux salariés d’une entreprise, à condition de satisfaire à quelques obligations (ancienneté, …). Vous pouvez alors apprendre un nouveau métier en vous formant sur votre temps de travail (ou en-dehors pour partie), tout en continuant à percevoir une formation.

L’alternance ou la démission pour rester maitre de son parcours de formation

L’alternance n’est pas, contrairement aux idées reçues, réservée aux jeunes ni même aux étudiants. Ainsi, le contrat de professionnalisation peut être signé sans limite d’âge (avec des aides supplémentaires pour les demandeurs d’emplois âgés de plus de 45 ans). Non seulement, l’alternance vous assure une rémunération, qui ne peut pas être inférieure au SMIC si vous avez plus de 26 ans, mais elle vous garantit aussi la prise en charge des frais de formation par l’OPCO, dont relève l’entreprise d’accueil.

Enfin, dans certaines situations, vous pourrez entreprendre une reprise d’études ou une formation certifiante en étant au chômage. Il vous faut alors commencer par quitter votre entreprise actuelle.  Pour pouvoir prétendre aux allocations-chômage, le départ de votre ancienne entreprise doit se faire soit par une rupture conventionnelle soit par une démission pour reconversion, ce qui implique de respecter certaines conditions : 5 ans d’activité salariée, projet de reconversion reconnu comme réel et sérieux par la Commission paritaire interprofessionnelle


[1] Étude du Céreq « Se reconvertir, c’est du boulot !  Enquête sur les travailleurs non qualifiés » (Février 2022 : https://www.cereq.fr/se-reconvertir-cest-du-boulot-enquete-sur-les-travailleurs-non-qualifies

[2] Étude de France Compétences « Parcours de reconversion professionnelle » (Février 2022) : https://www.francecompetences.fr/app/uploads/2022/02/Rapport_Reconversion_Professionnelle2021.pdf