La montée en compétences, un atout pour l’emploi et pour la productivité
Pour les entreprises, les candidats aux offres d’emplois doivent renforcer leurs compétences pour être opérationnels le plus rapidement possible. Cela doit non seulement garantir aux acteurs économiques de gagner en efficacité et en productivité mais également contribuer à une baisse conséquente du nombre de demandeurs d’emplois, avec en finalité, le retour au plein emploi.
La tension sur le marché du travail, une inadéquation entre compétences effectives et compétences recherchées
Alors que la reprise économique tant annoncée il y a quelques mois semble menacée par des crises conjoncturelles, de réelles tensions se font déjà sentir sur le marché de l’emploi. Les demandeurs d’emplois peinent à trouver un contrat de travail, souvent en raison de compétences manquantes. Et les recruteurs regrettent eux-aussi de ne pas trouver les compétences recherchées chez un grand nombre de candidats. La situation diffère selon les secteurs d’activité et les métiers concernés, mais des « pénuries de main d’œuvre » sont déjà annoncées dans le domaine des métiers du numérique notamment. De nombreuses études confirment cette situation délicate, comme par exemple les multiples éditions des travaux de la Dares. Ainsi, la dernière étude souligne qu’à la fin du mois de mars 2022, plus d’un salarié sur 3 (37 %) était employé par une structure confrontée à un manque de personnel et / ou à une difficulté de recrutement. Pour les difficultés de recrutement, les entreprises soulignent qu’en majorité (68 % des cas), ces difficultés proviennent des difficultés voire de l’impossibilité à trouver des candidats formés et directement opérationnels.
Se former avant d’être recruté, un atout pour renforcer son employabilité
Pour les entreprises comme pour les salariés, l’employabilité demeure alors la priorité absolue. Conscientes de la situation, les autorités publiques renforcent, depuis plusieurs mois, les dispositifs devant permettre de rapprocher les compétences des demandeurs d’emplois et plus généralement des actifs de celles recherchées par les employeurs. Les formations bureautiques ou les formations numériques concentrent une partie conséquente des solutions accessibles. Cela s’est encore accru depuis le début de la crise sanitaire. En effet, la crise du Covid-19 a renforcé et accéléré la transformation numérique des entreprises, impliquant une hausse des recherches des profils compétents pour prendre en charge ces évolutions.
Il faut dire, qu’une récente note du Conseil d’analyse économique (mars 2022), rédigée par les économistes François Fontaine et Roland Rathelot, a mis en évidence qu’entre 2011 et 2021, « l’inadéquation entre offre et demande de travail » expliquait 15 % du taux de chômage de l’époque. Aussi apparait-il nécessaire de travailler sur cette problématique, et la formation continue reste un des principaux leviers pour y parvenir. Qu’elle soit à l’initiative de l’employeur (plan de développement des compétences) ou du salarié (Compte personnel de formation), la formation professionnelle peut contribuer à éliminer ou tout du moins à réduire cet écart entre les compétences des candidats et celles recherchées par les entreprises.
La montée en compétences, la voie d’un marché du travail plus apaisé
Si salariés et entreprises peuvent de leur côté respectif ou en unissant leurs efforts, contribuer à cet objectif d’intérêt général, les autorités publiques ont elle-aussi décidé de favoriser cette nécessaire montée en compétences. C’est ainsi, que Pole Emploi a publié une instruction, le 10 juin 2022, afin de fluidifier les dispositifs déjà existants en la matière : l’action de formation préalable au recrutement (AFPR) et la préparation opérationnelle à l’emploi (POE). Nul doute que ces efforts seront suivis d’autres initiatives, puisque cela contribue non seulement à garantir le retour au plein-emploi (un des objectifs du président de la République réélu) mais aussi à assurer la hausse ou tout du moins le maintien de la productivité des entreprises.